La vraie racaille est au pouvoir !

Les émeutes qui se sont répandues en France n'étaient manipulées ni par des trafiquants, ni par des " islamistes ", comme les médias et les politiques aiment le répéter. Elles furent spontanées et bien qu'elles ne portent pas de projet de société clair, elles sont profondément politiques !

S'ils ne savent pas très bien ce qu'ils veulent, ceux qui se rebellent savent ce qu'ils ne veulent plus : les contrôles généralisés, les rafles de sans-papiers, la répression policière, les expulsions des logements et du territoire, le chômage, la précarité, la haine médiatique et politique, la discrimination sous toutes ses formes, la violence des institutions depuis l'école jusqu'aux médias, de la justice et de la police, la casse de tous les acquis sociaux qui protégeaient un tant soit peu le peuple. C'est de là que proviennent d'abord les violences.

Police partout, justice sociale nulle part !

Une violence vient d'en bas et elle se dresse face à toutes celles qui pleuvent d'en haut. Toute révolte a été accompagnée de dérapages. On ne doit pas se cacher derrière pour dénoncer les classes populaires en effusion. Effectivement, brûler la voiture de son voisin lorsqu'il subit le même type d'injustice, ce n'est ni juste ni constructif. Mais est-ce là le centre de ces événements et la seule chose qu'il faille retenir ? Ce sont aussi les symboles d'un pouvoir et d'une économie méprisantes et agressives qui ont été touchés au cœur : commissariats, concessionnaires automobiles, entreprises, transports payants, structures municipales…




Pour savoir ce que nous voulons faire de cette société il faut stopper le travail et la consommation à outrance, c'est là toute notre force et notre meilleure arme. Plutôt que de nous diviser, elle nous rassemble. Bloquons la machine économique, celle qui dirige les politiques et les forces de la répression. Profitons de ce temps et de ces espaces libérés pour échanger, nous retrouver et construire quelque chose de différent.

" L'état d'urgence " est décrété, il avait été mis en place pendant la guerre d'Algérie (1955) et utilisé contre les révoltes en Kanakie (1984) : l'Etat prend les quartiers populaires pour ses colonies. Au delà de cette logique sécuritaire, l'Etat cherche à nous mettre au pas et au travail forcé (apprentissage dès 14 ans, Contrat Nouvelle Embauche, RMA…).

La répression est sans merci du côté de l'Etat, 483 personnes ont été incarcérées dont 108 mineurs : nous devons les soutenir. Les prisons débordent de pauvres et d'exclus, nous n'en voulons plus. Personne ne doit se taire, nous sommes tous et toutes responsables de ce qui est en train de se passer, prenons notre avenir en main !

Soutien aux victimes de la répression - Amnistie !
Qui sème la misère, récolte la colère !

Hiver 2005/2006 - Joke A Dit !!! Editorial


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