LA FRANCE D'APRES... ET APRES ?

On a les deux pieds dedans… et on y est jusqu’au cou… On est dans la France d’après. Celle qui se lève tôt, qui a peur de l’autre et qui veut travailler plus pour gagner moins. Autorisons-nous donc à nous lever tard, à partir à la rencontre de l’autre et à travailler moins : à faire entendre nos voix discordantes. C’est une sale époque, où se côtoient rafles de sans-papier et insécurité sociale. On a au moins la conscience claire que le pouvoir va chercher à nous en mettre plein la tête. Mais aurait-il été plus tendre s’il avait été entre les deux mains droites du PS ? Sûrement pas. Il suffit de constater comment les ténors de la gôôôche acceptent de collaborer avec le nouveau gouvernement dès qu’on le leur propose. Subtile stratégie politique de Sarkozy pour enterrer définitivement ses faux adversaires. Ceux qui attendaient un sursaut du PS doivent donc être définitivement déçus. Cela a au moins l’avantage de faire apparaître la force d’attraction du goût pour le pouvoir dans tous les camps de la politique spectacle. La débâcle de l’opposition auto-proclamée nous laisse le champ libre pour réinventer les rapports de force à construire contre le pouvoir.
Tout cela n’est-il pour autant que mauvaises nouvelles, et raisons de décréter la défaite de ceux et celles qui veulent voir le monde changer et se réapproprier leurs destinées ? D’une part, les orientations du pouvoir sont clairement identifiables. Elles sont racistes : c’est la chasse aux immigrés, la mise en place du honteux ministère de l’identité nationale et l’intensification des rafles, sans parler de l’instauration des fameux tests ADN pour justifier le regroupement familial. Elles sont anti-sociales : la guerre est déclarée aux acquis sociaux d’une manière systématique pendant que le salaire présidentiel est plus que doublé, la volonté de privatiser à tour de bras se fait sentir. Elles sont sécuritaires : les flics sont déployés dans les facs pour tenter d’étouffer un mouvement étudiant, la mise en place d’un vaste système de vidéo-surveillance urbain est annoncé. Elles avancent à visage couvert : derrière coups d’éclats médiatiques, Grenelle de l’environnement, grandes déclarations égalitaires et autres hommages à Guy Môquet
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Les gesticulations médiatiques et l’omniprésence présidentielle tentent de nous faire oublier que tout ne se passe pas à l’Elysée, dans les ministères et au parlement. A voir la colère qui enfle, des cheminots aux étudiants, des postiers au magistrats, tout ne se passera pas comme en rêve la droite. C’est à notre tour de gesticuler
... on a déjà commencé.

Hiver 2007/2008 - Joke A Dit !!! Editorial


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