GESTICULATIONS
POLITICIENNES
Sarkozy
a annoncé la couleur de l'année à venir dès la fin de l'été. Le premier
flic de France, soutenu par son gouvernement, faisait évacuer " le plus
grand squat de France. " C'était bien sûr pour la bonne et juste cause.
Les braves squatters, qui ne gênaient personnes, risquaient leur vie chaque
jour dans cet immeuble insalubre aux branchements électriques hors normes.
Alors en les foutant à la rue, on les met en sécurité : Sarkozy qui fait
dans l'humanitaire c'est plus que louche et il faut vraiment le vouloir
pour tomber dans le panneau. Quand une évacuation se fait par la force
et dans la violence, avec l'appui de 800 CRS et gardes mobiles, ça s'appelle
une expulsion. Ce n'est pas une opération humanitaire, mais ressemble
à s'y méprendre à une opération militaire. Quand à l'insalubrité, on peut
se demander si les 1000 de Cachan n'étaient pas davantage en sécurité
dans un immeuble de la cité universitaire de l'ENS qu'entassés à plus
de 200, dont nombre d'enfants, dans un petit gymnase municipal.
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On
l'aura vite compris en s'excitant deux neurones, l'expulsion musclée où
étaient conviées les journalistes, faisait partie de la stratégie de campagne
de la droite sarkozyste : celle du clin d'œil appuyé et servile à l'extrême
droite. Quelques semaines plus tard, c'était les Tarterets, puis les Mureaux
qui avaient droit à l'opération de police de grande ampleur… avec une
fois de plus, journalistes, flashes et caméras de télé. Le but de l'opération
était de choper un pelé et deux tondus ? Non, c'était d'affirmer l'autorité
de la République bourgeoise sur ses terres, mettre au pas la plèbe à coups
d'opérations de police, montrer que le ministre de l'Intérieur n'est pas
laxiste, qu'il a la main ferme… mais toujours la caresse douce pour l'électorat
frontiste. L'extrême droite en a rêvé, la droite l'a fait ! Sarkozy et
son camp sont persuadés que la prochaine élection pestilentielle se jouera
autour de la sécurité et de l'immigration… La gauche quant à elle, s'obstine
à pondre des programmes de droite, alors que la gauche de la gauche voit
son alliance électorale menacée par les stratégies d'appareils… Laissons
les s'enfoncer dans leur bêtise. Les gesticulations de droite et de gauche
nous aident à comprendre que si faire de la politique a un sens, c'est
en-dehors des stratégies politiciennes et des institutions constitutionnelles.
Automne
2006 - Joke A Dit !!! Editorial
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